Une petite marque discrète et pourtant remplie de mystère, le poinçon est le seau officiel des métaux précieux souvent illisible à l’œil nu. Utilisé en bijouterie et joaillerie, le poinçon permet de définir l’authenticité et certifier la teneur en or des bijoux en or.
Après une leçon sur le nettoyage des bijoux en or, découvrez comment reconnaître l’or véritable grâce aux gravures discrètes sur le métal communément connues sous le nom de « poinçon ».
Tel un sceau déposé sur le métal précieux suivant la technique appelée « poinçonnage », le poinçon de l’or est un indice essentiel pour vérifier la pureté d’un objet ou bijou en or.
Obligatoire sur l’or à partir de 3 grammes, ce gage d’authenticité est aussi présent sur les bijoux en argent, en acier ou en platine.
Où le trouver ? Comment le reconnaître ? Comment interpréter sa signification ? La réponse dans ce guide ultime du poinçon or.
Retour sur la définition et l’histoire du poinçon de l’or
Le poinçon en bijouterie est un petit outil utilisé pour déposer la marque éponyme sur le bijou. Il permet de définir la teneur en or d’un bijou ainsi que son authenticité en fonction de sa composition et de sa couleur.
Déposé au moment de la création du bijou ou de son arrivée sur le sol français, ce marquage particulier se compose d’un symbole et d’une bordure.
S’il s’agit d’une bordure suivant le dessin, on parle alors de listel. En revanche, si elle est de forme rectangulaire, on parle de contour.
Pour en revenir à l’origine des poinçons or, ce sont des moyens de garanties découverts au XIIIe siècle. Le tout premier poinçon servait dans la certification et l’authentification du titrage des ouvrages en métaux précieux.
Au fil du temps, le poinçon de garantie des métaux précieux n’a de cesse évolué pour revêtir les apparences modernes telles que nous les connaissons aujourd’hui. Dès 1838, ils se sont imposés sur les créations d’orfèvrerie, de bijouterie, de joaillerie et d’horlogerie.
En principe, tout ouvrage en or, argent massif ou platine doit au minimum présenter deux poinçons de garantie. À savoir :
- Le poinçon de responsabilité, le poinçon de maître ou encore le poinçon d’orfèvre apposé par le fabricant ou le maître artisan joaillier créateur du bijou ;
- Et le poinçon de titre de l’ouvrage ou de garantie de l’ouvrage pour garantir le titre légal, vérifier la teneur en matériaux, l’authenticité et la qualité de l’or.
Il arrive également que le poinçon prenne la forme d’un numéro de série ou d’un point garantissant la traçabilité de fabrication du métal précieux en cas de vol.
Un type de poinçon particulier surtout utilisé par les professionnels dans les joailleries et horlogeries de très haut standing.
Le carat : qu’est-ce que c’est ?
Dans l’univers prestigieux de la bijouterie, le carat désigne l’unité de mesure de la pureté d’un métal tel que l’or. En joaillerie ou gemmologie, il suggère une unité de poids exclusivement réservée aux pierres précieuses où un carat vaut 0,2 gramme.
L’or 24 carats est utilisé pour déterminer l’or pur à 99,99%, l’or 18 carats pour l’or pur à 75% et l’or 14 carats pour souligner la présence de 58,5% d’or pur dans un alliage d’or.
La règle étant très simple : plus le carat de l’or est élevé, plus le bijou contient de l’or pur.
Où trouver les poinçons sur les bijoux en or ?
Le poinçon est une marque discrète gravée sur toutes les parures en or, autant sur les boucles d’oreilles, les bagues, les bracelets que sur les pendentifs de colliers. Son emplacement est différent suivant le type de bijou.
Sur une alliance en or ou une bague en or, le poinçon or peut être inscrit sur les faces intérieures comme sur les faces extérieures de l’anneau.
Il est fortement conseillé d’observer le bijou sous tous les angles pour authentifier la pureté et la valeur du métal précieux.
Pour le cas d’un collier en or ou d’un bracelet en or, le poinçon est souvent placé près du fermoir du bijou.
Quels sont les types de poinçons en or ?
Des milliers de poinçons se sont succédé en France, dont la plupart apparu entre le XIIIe et XIVe siècle. Voici les plus populaires :
- Le poinçon de maître ou poinçon d’orfèvre gravé par l’artisan bijoutier/joaillier créateur du bijou. En forme de losange, il présente les initiales servant de signature à l’artiste ;
- Le poinçon de titre, la trace qui garantit la teneur en matériaux de l’or, mais aussi de l’argent et de la platine ;
- Le poinçon de responsabilité de forme ovale pour renseigner l’importateur de l’or ou de l’objet en métal précieux ;
- Le poinçon de garantie apposé par le professionnel fabricant, le bureau de garantie (le service des douanes de nos jours) ou l’OCA (organisme de contrôle agréé.
Dans la catégorie des poinçons plus anciens se trouvent les poinçons de jurande, les poinçons de charge et le poinçon de décharge.
Ils servaient d’indication à la nature du métal sollicité dans la création de bijoux, à l’année de fabrication, l’origine de l’objet et le respect des droits et des impôts.
Passons à présent aux types de poinçons pour chaque caratage des bijoux en or, en France. Parmi les poinçons officiels dédiés aux métaux précieux nous avons :

L’hippocampe
Le poinçon Hippocampe est un poinçon récent dont la création remonte à 1994. Il s’agit d’une inscription destinée aux titres les plus hauts pour l’or, dont les lingots d’or et l’or brut à l’état pur.
Parce que l’utilisation de ce type d’or est très rare dans l’art de la bijouterie en raison de son caractère trop mou, le poinçon Hippocampe n’est sollicité que durant des occasions exceptionnelles, dont le marquage des lingots nouvellement produits et les ouvrages neufs.
La tête d’aigle encadrée
La représentation d’une tête d’aigle de profil désigne le poinçon de garantie de l’or 18 carats. Elle est gravée sur les bijoux formés à partir d’alliage de 750 millièmes d’or et de 250 millièmes d’autres métaux.
Le plus souvent, il s’agit d’une composition à 125 millièmes de cuivre et à 125 millièmes d’argent pour l’or jaune. D’une composition à 200 millièmes de cuivre et 50 millièmes d’argent pour l’or rose. Et enfin, de 250 millièmes d’argent/palladium pour l’or blanc.
La coquille Saint-Jacques
L’image de la coquille Saint-Jacques est le poinçon de garantie utilisé pour les bijoux et pièces d’orfèvrerie en or 14 carats.
Cet élément caractéristique permet de distinguer les alliages or 585, constitués de 585 millièmes d’or fin et de 415 millièmes d’autres métaux comme l’argent, cuivre et palladium.
Le trèfle
Le poinçon à l’effigie d’un trèfle classique à 3 feuilles est le prochain poinçon or à garder en mémoire. Il est surtout observé sur les bijoux et ouvrages en or 9 carats ainsi que les autres créations en or de plus de 3 grammes.
Il sert de marquage à l’alliage constitué de 375 millièmes d’or fin et de 625 millièmes d’autres métaux.
Le hibou
Le poinçon hibou est un outil utilisé pour reconnaître les ouvrages en or de bas titre, ceux inférieurs à 375 millièmes.
Il est également courant de retrouver ce poinçon sur les ouvrages dont l’origine est incertaine ou étrangère.
Bonus : les poinçons plaqué or et les poinçons à l’international
Il existe d’autres poinçons permettant de certifier la présence du métal précieux dans un bijou.
L’inscription « plaqué or » signifie que le bijou ou l’objet est réalisé avec un autre métal ou une autre matière, mais recouvert d’une fine couche d’or.
Pour ce type d’or, le poinçon revêt toujours une forme carrée. D’ailleurs, c’est à l’aide de cette petite marque que l’on peut identifier le bijou en or massif du bijou en plaqué à première vue.
À l’échelle internationale, une convention détaille également les poinçons or en vigueur dans les pays qui ont ratifié le métal.
Les poinçons or internationaux renseignent la pureté de l’or en chiffre apposé dans une forme de losange : 375, 585, 750, 916, 990, 999, 925 et 950 millièmes.
Un bijou poinçonné 585 est ainsi un bracelet, un pendentif ou une bague constituée d’or pur à près de 58,5%.
L'aimant, la meilleure méthode pour reconnaître l’or pur et véritable ?
Après le poinçon or, d’autres astuces permettent d’authentifier la qualité et la pureté de l’or dans un bijou, dont celle de l’aimant.
Le test consiste à approcher un aimant sur le bijou. Sachant que l’or n’est pas magnétique, le bijou en or pur ne doit absolument pas s’accrocher à la matière aimantée. Dans le cas contraire, ce n’est pas de l’or.